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Fil d'Ariane

Le volontariat et la mobilisation citoyenne : leviers de la gestion de crise ?

LIREC n° 75
Le volontariat et la mobilisation citoyenne : leviers de la gestion de crise ?
30 décembre 2025
Ce 75e numéro de la Lettre d'information sur les risques et les crises (LIREC) a pour thématique la résilience des territoires face aux crises grâce à l'engagement citoyen et la mobilisation collective.

 

 

 

 

 

Sommaire

Brèves

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Dossier thématique

  • La réserve opérationnelle de la Police nationale – Sylvain LLEDO
  • Les sapeurs-pompiers volontaires face aux catastrophes naturelles – Christophe GUICHARD-NIHOU
  • Réussir la culture du risque, un élément primordial pour la résilience des territoires et la sécurité de tous – Régine ENGSTRÖM
  • La mobilisation citoyenne comme levier de résilience des territoires face aux catastrophes. Les cas de La Réunion et de Mayotte – Céline LE FLOUR, Bernard GUEZO
  • Mobilisation citoyenne dans la gestion des crises. Comment collaborer davantage avec les citoyens plutôt que de les "responsabiliser" ? : leçons tirées du Japon – Reiko HASEGAWA
  • Mobiliser les témoins des séismes pour des estimations d'impact fiables – Rémy BOSSU
  • Renforcer la résilience des territoires face au réchauffement climatique et à ses risques émergents – Caroline RIZZA

Point de vue

  • Retour d'expérience d'un volontaire mobilisé pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024 : organisation, enjeux et enseignements "Daniel B"
  • Propositions pour diagnostiquer et traiter les syndromes collectifs psychogènes, vers la matérialisation des crises – Fabien LAFAY

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Hauts fonctionnaires des outre-mer ? Migrations, legs colonial et carrières administratives dans la France post-coloniale

Editorial du directeur de l'IHEMI, Christophe SOULLEZ

« Engagez-vous, engagez-vous qu'ils disaient... » Tirant la langue, la sandale lourde, les légionnaires de la célèbre oeuvre de Goscinny et d'Uderzo ont entretenu pour des décennies d'heureux lecteurs d'Astérix et Obélix la posture potache d'engagés échaudés par la réalité de la vie en garnison. Car effectivement, à Rome – comme d'ailleurs aujourd'hui en France l'armée était composée de volontaires. Qu'en est-il dans le civil ?

De manière encore plus tangible depuis les attentats qui ont endeuillé notre pays il y a 10 ans, la mobilisation citoyenne prend divers visages et tournures, ne s'arrêtant pas à l'enrôlement dans les réserves des armées mais suscitant également un regain d'intérêt pour d'autres réserves opérationnelles, comme celle de la Police nationale, dont Sylvain Lledo livre le mode d'emploi dans ce numéro.

Ces engagements bénéficient d'une tradition française du volontariat, plus particulièrement chez les sapeurs-pompiers volontaires qui sont au coeur de l'organisation de la sécurité civile française – il faut lire à ce sujet l'article de Christophe GUICHARD-NIHOU. Si on ne peut pas sans mentir parler d'exception française, la mobilisation citoyenne est analysée sous divers aspects comme celui de la créativité des populations en cas de crise majeure ainsi que le développe Reiko HASEWAGA dans une étude sur la mobilisation citoyenne au Japon dans la gestion des crises.

Enfin, les retours d'expérience des Jeux Olympiques (article de "Daniel B"), et de l'engagement exceptionnel des habitants dans le relèvement de Mayotte après l'ouragan Chido – soit dit en passant, la plus importante crise de sécurité civile depuis 1945 – ainsi que de la culture de l'entraide à La Réunion (voir l'article de Bernard GUEZO et Céline LE FLOUR) donnent à voir une mobilisation qui dépasse l'engagement traditionnel dans une réserve ou une association mais aspire toutes les générations, tous les milieux et toutes les professions. Le citoyen impliqué ou plus largement, celles et ceux qui se forment pour apprendre les bons réflexes sont les nouvelles figures de l'engagement parfois sans uniforme ni déclaration préalable.

Car le citoyen français, qu'il soit salarié ou indépendant, peut être aussi mettre à disposition de la société française son expertise ou simplement informer utilement les experts des signes avant-coureurs de la crise, comme l'explique le sismologue Rémy BOSSU, dans le cas des séismes par exemple. Pleinement intégré dans les modèles de secours innovants, comme le décrit Caroline RIZZA pour le projet ResPoRE (résilience des populations face aux risques émergents d'un territoire : numérisation et modélisation) le citoyen en son territoire est un acteur central de notre capacité collective à accuser les crises. C'est-à-dire de notre résilience collective accolée à une culture du risque qui n'est pas l'apanage des seuls pays du Nord de l'Europe mais s'en inspire parfois et mérite d'être renforcée (Régine ENGSTRÖM). Sans doute nous reste-t-il aussi à être attentifs, à l'invitation de Fabien LAFAU, à apprivoiser les syndromes collectifs psychogènes (SCP).

Ainsi, l'esprit de résilience, bien loin des caligae poussiéreuses, fait sortir les Françaises et les Français de leur vie individuelle, pour chausser les baskets du dépassement de soi dans l'engagement citoyen pour ce que les Anciens appelaient, le Bien commun.

Mots-clés : Gestion de crise Gestion des risques Management et prise de décision Société, citoyenneté, religions Sociologie, ethnologie Géographie, territoires