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Collapsologie et crise systémique

Le contenu de cette page a été écrit et publié sous la direction de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) qui a rejoint l'Institut des hautes études du ministère de l'Intérieur (IHEMI) le 1er janvier 2021. Il était important pour la direction de l'IHEMI de conserver l'ensemble du contenu de l'INHESJ, qui constitue désormais la mémoire de l'institut.

LIREC n° 62
Collapsologie et crise systémique
10 juin 2020
En questionnant la notion de collapsologie, la LIREC n°62 expose des pistes d'analyses et des solutions de résilience face aux risques systémiques, induits notamment par l'activité humaine à l'échelle globale.

 

Sommaire

Dossier thématique. Collapsolagie, la crise systémique.

Gilles Teneau - Université de Nantes

Des organisations face à un environnement hyper turbulent, effondrement et collapsologie.

Pierre Yves Longaretti - CNRS

Risques systémiques globaux et risques d’effondrement - Quels éléments d’analyse scientifique, pour quels types de risque ?

Sébastien Maire - Ville de Paris

La résilience territoriale contre les risques d’effondrement systémique.

Christophe Perdrisot - INHESJ - et Curt Varone - FireHouse Magazine

La résilience vue par deux sapeurs-pompiers.

Élie Chevillot-Miot et Martial Le Guédard - INHESJ

« Cyber-ouragan » & « crise climatique augmentée » : Mise en perspective des vulnérabilités et dépendances au numérique.

Jean-Pierre Dupuy - Université de Stanford, Californie

Devant la guerre nucléaire.

Point de vue

Claire Brisoux - INHESJ

Nudge, le déconfinement sous influence ? - Quand la sémiologie des couleurs rencontre l’économie comportementale.

Extrait de l'édito

Avant la crise actuelle liée à l’épidémie du Covid-19, l’attention se portait largement sur la question du réchauffement climatique et son impact sur les systèmes humains (technosphère) et naturels (biosphère). L’année 2019 a ainsi tristement illustré les problématiques liées à cette question. De la déforestation massive en Amazonie ou la question des feux de forêts (Brésil, Australie, États-Unis par exemple) aux sécheresses majeures comme en Afrique du Sud, ces crises ultra médiatisées contribuent à une prise de conscience générale de l’importance des mouvements pro-climat sur la scène internationale. En 2020, le Covid 19 nous démontre cruellement, avec une intensité accrue et inédite, la fragilité et la vulnérabilité de nos sociétés mondialisées et interconnectées. Même s’il est encore tôt pour l’affirmer, il est probable que cette crise sanitaire conduise à des bouleversements sociaux, économiques et politiques considérables au niveau planétaire. Ses répercussions seront probablement durables et profondes et alimentent actuellement les réflexions de la communauté des collapsologues.

En effet, pour certains analystes, les crises modernes sont toutes liées et l’humanité serait en train de détruire son habitat au point de provoquer son effondrement imminent. Cet effondrement, selon le 5e rapport du GIEC, aurait comme résultats « un appauvrissement de la biodiversité, une perte de la vie humaine, une perte des moyens de subsistance, des blessures, des conséquences sur la santé, des pertes aux biens et aux infrastructures et un appauvrissement des ressources environnementales ».

Selon Pablo Servigne, collapsologue et chercheur français, la collapsologie se définit par « un enchaînement d’événements catastrophiques ponctuels (ouragans, accidents industriels, attentats, pandémies, sécheresses, etc.) sur fond de changements progressifs non moins déstabilisants (désertification, dérèglements des saisons, pollutions rémanentes, extinctions d’espèces et de populations animales, etc.) ». Pour les collapsologues, la question qui se pose est : nos sociétés peuvent-elle résister et vivre avec ces bouleversements ?

Ce numéro tente d’apporter quelques éléments de réflexion autour de cette question en proposant des témoignages, des points de vue et des éléments de réponse. Un partage d’expérience est aussi proposé afin de comprendre comment certains experts, décideurs publics, opérationnels de terrain, universitaires et chercheurs se préparent ou font face à l’effondrement de leurs systèmes de référence. Parmi les objectifs pratiques figurent en effet une compréhension partagée des enjeux, l’identification de stratégies et des outils résilients pour agir plus rapidement et plus efficacement dans un contexte d’incertitudes et de complexité croissantes.

 

 

Mots-clés : Climat, environnement, santé Gestion de crise Gestion des risques Sociologie, ethnologie Géographie, territoires

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cheila duarte colardelle En savoir plus

Cheila Duarte-Colardelle

Fonction Chargée de recherche, rédactrice en chef de la LIREC
Discipline Ingénierie et sciences de gestion