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Les viols commis à Paris en 2013 et 2014 et enregistrés par les services de police

Grand Angle n° 37
Les viols commis à Paris en 2013 et 2014 et enregistrés par les services de police
01 janvier 2016

Cette étude menée par l’ONDRP avec le concours de la Préfecture de police vise à dresser un état des lieux statistique des viols commis à Paris en 2013 et 2014 et déclarés aux autorités. La collecte des données de police et leur analyse ont permis de dépeindre un portrait précis du phénomène, de décrire les caractéristiques de l’infraction, des victimes et des mis en cause, sur la base d’un échantillon de 598 viols sur majeurs et 90 viols sur mineurs.

À Paris, le 1er arrondissement enregistre le taux de viols pour 100 000 habitants le plus important, et le 16ème le plus grand nombre de faits commis. Les autres zones où l’on observe de fortes concentrations étant situées dans les lieux de circulation (grands axes, gares, etc.) et dans les quartiers de sorties nocturnes. La plupart des viols sont commis la nuit et près des trois quart des faits se produisent dans des espaces privées. La violence physique est le moyen de soumission le moins utilisé par les agresseurs qui contraignent sans violence et menacent la victime dans près des deux tiers des cas.

S’agissant des protagonistes, 90 % des victimes majeures sont de sexe féminin et sont âgées, en moyenne, de 30 ans. Un tiers des victimes sont de nationalité étrangère. La moitié d’entre elles est alcoolisée au moment des faits. Par ailleurs, la totalité des mis en cause est de sexe masculin et l’âge moyen relevé est de 34 ans. Un peu plus de la moitié d’entre eux sont de nationalité étrangère. En outre, près de la moitié des mis en cause étaient déjà connus des services de police avant leur interpellation pour viol. Enfi n, il peut exister un lien entre la victime et le mis en cause : un mis en cause sur deux connaissait la victime, quel que soit le type de lien qui les unissait.

Les viols sur mineurs sont plutôt commis en journée, mais en grande majorité dans des espaces privés. Les victimes sont à 80 % de sexe féminin et pour plus d’un tiers âgées de 15 ans et plus. 94 % sont scolarisées. Une part moins importante de victimes mineures était intoxiquée au moment des faits, près du quart de l’ensemble. On retrouve 44 % de personnes mineures parmi les mis en cause, plus de la moitié d’entre eux étant âgés de 10 à 14 ans. Les trois quarts des mis en cause sont de nationalité française. Près de la moitié d’entre eux sont scolarisés et un tiers ont un emploi. Enfin, parmi les mis en cause, 38 % étaient déjà connus des services de police.

Mots-clés : Analyses locales Violences aux personnes Violences sexuelles

Derrière cette publication

Aurélien Langlade En savoir plus

Aurélien Langlade

Fonction Adjoint au chef de l’ONDRP
Discipline Criminologie